La résidence sise au 167-169, rue Longueuil aurait été bâtie vers 1875 pour le maître charpentier et entrepreneur Félix Côté. Il s’agit d’une grande maison de brique dont la volumétrie et la toiture comportent des influences du style Second Empire. Ce style s’inspire des édifices publics construits en France sous le règne de Napoléon III, et il connaît une certaine vogue aux Etats-Unis et au Canada. En Amérique, il est aussi connu sous le nom de French Cottage ou French Mansard. La maison se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à trois étages, d’une toiture mansardée, de lucarnes à fronton, d’une galerie et d’un volume annexe.
Comme la plupart des édifices du Vieux Saint-Jean, la maison repose sur un solage de pierre et possède une structure de brique recouverte par un parement de brique. Cette technique constructive – mur porteur de brique – disparaît à la fin du XIXe siècle. De la tôle recouvre la toiture. L’insertion de meneaux de plastique dans les baies imite les anciennes fenêtres à battants avec succès. Le programme décoratif des résidences de style Second Empire puise au répertoire classique. Il comprend de magnifiques entablements soutenus par des consoles au-dessus des fenêtres, une corniche à consoles qui couronne les murs ainsi que des retours de corniche sur les façades latérales.
La maison possède une valeur patrimoniale élevée. Elle appartient au quartier bourgeois de Saint-Jean qui se développe à la fin du XIXe siècle. Le bâtiment conserve la plupart de ses éléments originaux ce qui lui confère une intégrité matérielle intéressante. Il illustre l’engouement de la bourgeoisie pour le style Second Empire, mode d’habitation venue des Etats-Unis. Dans la résidence de la rue Longueuil, l’influence de la maison à mansarde cohabite avec celle de la construction traditionnelle en brique.