La résidence située au 175-177, rue Laurier aurait été construite vers 1854 et abrite deux logements. Il s’agit d’une maison à mansarde de modestes dimensions. Diffusé au Québec dans la seconde moitié du XIXe siècle, ce type d’habitation tire son origine de l’architecture dite Second Empire. Ce style s’inspire des édifices publics construits en France sous le règne de Napoléon III, et il connaît une certaine vogue aux Etats-Unis et au Canada. En Amérique, il est aussi connu sous le nom de French Cottage ou French Mansard. La maison se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à deux étages, d’une toiture mansardée, de lucarnes à pignon et d’une galerie.
La maison de la rue Laurier n’a subi aucune modification qui affecte son intégrité formelle. La résidence repose sur un solage de pierre. Le lambris de bois a été remplacé par un parement de vinyle. La tôle à baguettes de la toiture a été changée pour un recouvrement de tôle profilée. Les portes et les fenêtres ont été changées, mais elles respectent l’ordonnance et les dimensions des ouvertures. Le programme décoratif de la maison à mansarde se veut plus simple que celui de la propriété Second Empire de laquelle elle tire son origine. Il comprend des planches cornières et une corniche à modillons. Des colonnes ouvragées, des aisseliers et un garde-corps aux balustres tournés ornent la galerie.
La demeure constitue un bon exemple d’adaptation vernaculaire d’un type d’architecture savante. La maison à mansarde connaît une grande diffusion autant dans les faubourgs ouvriers que dans les campagnes où elle domine jusqu’au tournant du XXe siècle.