La résidence sise au 179, 3e Rang aurait été érigée vers 1920. Il s’agit d’une maison dite cubique qui s’apparente à un modèle étasunien appelé Four Squares. Ce modèle fut créé en 1891, et il se répand au Québec à partir de la fin du XIXe siècle. Le bâtiment se compose d’un corps de logis à deux étages de plan carré et d’une toiture en pavillon à faible pente. À ces éléments de base de la maison cubique, s’ajoutent une galerie, un balcon et un volume annexe bâti à l’arrière du corps de logis principal.
La maison cubique s’inscrit dans le courant plus vaste de l’architecture vernaculaire industrielle qui affecte l’ensemble de la construction résidentielle dans la première moitié du XXe siècle. Les portes à panneaux et les fenêtres à guillotine à châssis de bois constituent des éléments de fabrication standardisée qui se commandent par catalogue. Les baies, par exemple, renvoie au modèle 16 des châssis dit anglais du catalogue O. Chalifour. Un parement de brique brun-orangé recouvre une structure à charpente claire. De construction rapide et économique, cette charpente s’impose au XXe siècle pour les édifices de petites et moyennes dimensions. La tôle de la toiture a été remplacée par des bardeaux d’asphalte. Le programme décoratif de ce type de résidence varie en fonction des propriétaires. L’ornementation comprend des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures en arc surbaissé, des retours de corniche, des colonnes ouvragées, une corniche à consoles et des appliqués en terre cuite.
La demeure du 3e Rang démontre la polyvalence de la maison cubique. Ce type d’habitation se retrouve autant en ville comme maison bourgeoise qu’en campagne où il sert de propriété agricole. Il constitue une véritable révolution en proposant une résidence économique et spacieuse qui s’adapte au goût et au moyen de tous les propriétaires.