La résidence sise au 188-194 rue Longueuil, aurait été construite en 1874 pour abriter le réservoir de l’aqueduc Louis-Molleur. À l’époque, le bâtiment compte deux étages surmontés d’une toiture mansardée. L’aqueduc qui est une entreprise privée fournit de l’eau potable aux citoyens. En 1916-1917, une épidémie de fièvre typhoïde et de rougeole démontre la nécessité de traiter l’eau de la rivière Richelieu. La ville acquiert alors l’aqueduc et installe un chlorinateur afin de traiter l’eau par l’addition d’une petite quantité de chlore. Rapidement, les installations de l’ancien aqueduc Molleur se révèlent désuètes, et la ville entreprend la construction d’une usine de filtration ainsi que d’un nouveau réservoir. Le vieux réservoir de la rue Longueuil est converti en logements. Dans son état actuel, la maison se compose d’un corps de logis de plan carré à trois étages, d’une toiture plate, d’un porche ainsi que d’un balcon.

Dans les années 1980, l’édifice est à nouveau transformé en locaux et accueille, par exemple, un centre de méditation. Un imposant porche surmonté d’un balcon est ajouté en remplacement des galeries couvertes. En revanche, l’immeuble a subi un nombre limité d’altérations matérielles et conserve plusieurs éléments anciens. Le bâtiment repose sur un solage de pierre, et il possède une structure de brique rouge-orangé laissée apparente qui compte plusieurs rangs d’épaisseur. Cette technique constructive disparaît à la fin du XIXe siècle, et elle se remarque à l’insertion de rangs de briques posées en boutisse dans l’appareillage. Les portes à panneaux ainsi que les fenêtres à guillotine ont été préservées. Le programme décoratif de l’immeuble était sobre à l’origine, et les travaux des années 1980 l’ont enrichi de plusieurs détails élégants. Il comprend des chambranles autour des portes et des fenêtres, des volets, des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures ainsi qu’une corniche moulurée. Le porche et le balcon comptent des colonnes ouvragées, un entablement et un garde-corps aux balustres tournés.

L’édifice accueille le réservoir du premier aqueduc municipal avant d’être converti en logements. L’immeuble possède une bonne authenticité matérielle.