La maison sise au 236, rue Longueuil aurait été construite vers 1870 pour Alfred-Napoléon Charland, avocat et juge. La toiture brisée, la décoration et la volumétrie rattachent cette demeure au courant Second Empire qui connaît une certaine vogue pour l’architecture résidentielle à partir des années 1860. La propriété se compose d’un corps de logis à deux étages dont le plan forme un « L », d’une toiture mansardée à quatre versants, de lucarnes à fronton arrondi, d’une galerie, d’un porche et d’un oriel.
La propriété repose sur un solage de pierre, et elle possède une structure de brique rouge-orangé laissée apparente qui compte plusieurs rangs d’épaisseur. Cette technique constructive disparaît à la fin du XIXe siècle, et elle se remarque à l’insertion de rangs de briques posées en boutisse dans l’appareillage. La tôle de la toiture a été remplacée par des bardeaux d’asphalte. La porte surmontée d’une imposte a été changée alors que les fenêtres à battants ont été préservées. Les supports de la galerie et du porche ainsi que le garde-corps sont de facture contemporaine. Le programme décoratif des résidences Second Empire puise au vocabulaire classique avec un souci nouveau de richesse et d’exubérance. Il comprend une corniche à consoles ainsi que des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures. Des montants sculptés et des frontons en arc en plein cintre ornent les lucarnes. Un fronton triangulaire couronne l’avant-corps qui se projette vers la rue.
Cette demeure possède une bonne valeur patrimoniale. Elle conserve plusieurs éléments originaux. La maison appartient au quartier bourgeois de Saint-Jean, et il s’agit d’un bon exemple d’architecture résidentielle Second Empire.