La résidence située au 243, 5e Avenue aurait été construite vers 1930. Son architecture dépouillée et sa volumétrie cubique rattachent cette demeure au style dit Boom Town qui s’inscrit dans le courant de l’architecture vernaculaire industrielle. Ce courant domine la production au commencement du XXe siècle. La maison se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à deux étages, d’une toiture plate et d’un balcon.
La résidence a subi peu de modifications, et elle possède une excellente intégrité matérielle et formelle. Aucun volume n’a été ajouté, ce qui est très rare. Un parement de fausse pierre recouvre une structure de bois à charpente claire. Ce type de charpente apparaît à la fin du XIXe siècle et s’impose au siècle suivant. La maison conserve sa porte à panneaux et ses fenêtres à guillotine à châssis de bois. Le programme décoratif se limite à des bandeaux de pierre sous les fenêtres et à un parapet qui prolonge le mur au-delà de la toiture. Signalons enfin l’hydrangère grimpante qui recouvre la façade, car elle possède une qualité ornementale indéniable.
Dans son ensemble, la résidence de la 5e Avenue conserve sa simplicité originale. Elle n’a subi aucune transformation notable. Elle évoque l’habitation simple des ouvriers à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le bungalow d’inspiration étasunienne remplace ce type d’habitation. Le parement de fausse pierre se rencontre peu fréquemment pour ce type de résidence qui possède habituellement un lambris de bois ou un revêtement de panneaux d’amiante-ciment.