La résidence sise au 295, 9e Avenue aurait été bâtie vers 1893. Il s’agit d’un exemple de ce que Yves Laframboise appelle de l’architecture vernaculaire industrielle dans son livre De la colonie française au XXe siècle. La maison au Québec. Cette architecture se caractérise par l’utilisation de plans distribués par des catalogues et des revues, de matériaux usinés et des éléments de fabrication standardisée (portes, fenêtres, ornements, etc.). La demeure se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à un étage et demi, d’une haute toiture à deux versants droits percée d’une grande lucarne triangulaire, d’une galerie, d’un volume annexe de grandes dimensions érigé à l’arrière et d’une terrasse.

L’addition d’un volume annexe affecte peu l’intégrité formelle, car il est bâti derrière le corps de logis principal et adopte un parti similaire en ce qui a trait au parement et à l’ornementation. La résidence possède une excellente authenticité matérielle. Un lambris de bois peint en vert recouvre une structure de bois. La porte à panneaux et les fenêtres à battants ont été préservées. Certaines baies, dont celle de la lucarne, ont été remplacées par des fenêtres à charnière à manivelle, mais elles respectent les dimensions des ouvertures. La toiture est recouverte de bardeau, alors que la maison repose sur un solage de pierre. Le programme décoratif est plus élaboré que celui de la plupart des maisons dites vernaculaires industrielles. Il comprend des planches cornières, des chambranles autour des ouvertures, une moulure qui couronne le haut des murs, des retours de corniche sur les façades latérales ainsi que des aisseliers.

La résidence de la 9e Avenue constitue un bon exemple d’architecture vernaculaire industrielle au programme décoratif élaboré. Dans une certaine mesure, l’ornementation s’inspire de styles comme le néo-Queen Anne. La maison possède une excellente intégrité matérielle et une bonne intégrité formelle. Elle se trouve dans un parfait état de conservation.