La résidence sise au 374, rue Champlain aurait été construite vers 1905. Il s’agit d’un exemple d’architecture rationaliste à la facture ornementée. Souvent en brique et destinée aux ouvriers des centres urbains, cette architecture propose une simplification des méthodes de construction et de la volumétrie en vue d’obtenir des immeubles économiques. L’édifice se compose d’un corps de logis à deux étages de plan rectangulaire, d’une toiture plate et d’un oriel surmonté par un balcon. Disposé sur la façade latérale gauche, un second volume implanté en retrait par rapport au corps de logis permet d’accéder à la demeure.

Dans son ensemble, la résidence n’a pas subi de transformation majeure. En conséquence, elle garde une excellente intégrité matérielle et formelle. La maison repose sur un solage de pierre et possède un parement de brique qui recouvre une charpente claire. De construction rapide et économique, cette charpente s’impose au XXe siècle pour les édifices de petites et moyennes dimensions. Les portes à panneaux ainsi que les fenêtres à guillotine à châssis de bois ont été préservées. Le programme décoratif de ce type de construction se veut élaboré, et il puise à diverses sources. Il comprend une large corniche moulurée à consoles, des chambranles d’inspiration néoclassique autour des portes, des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures des façades latérales ainsi que des caissons appliqués sur l’oriel.

La propriété de la rue Champlain possède une bonne valeur patrimoniale qui réside principalement dans sa représentativité d’un type d’architecture résidentielle du tournant du XXe siècle. Il s’agit d’un bon exemple de rationalisme à la facture ornementé qui conserve toutes ses caractéristiques originales.