La résidence située au 480, 4e Rue aurait été construite vers 1930 pour une famille aisée de la ville. Elle borde le parc Honoré-Mercier et est implantée dans un environnement végétal de qualité. Son architecture pittoresque s’inscrit dans le courant Artisan qui connaît une vogue auprès de la bourgeoisie entre 1910 et 1940. Ces demeures se distinguent par leur plan asymétrique, leur prédilection pour les matériaux naturels et leur fréquente association avec les activités de villégiature. La maison se compose d’un corps de logis d’un étage et demi dont le plan forme un « L », d’une toiture à deux versants droits, d’un perron couvert, d’une lucarne en appentis, d’une terrasse et de volumes annexes disposés à l’arrière.

Bâtie à l’époque de l’ouverture du parc Honoré-Mercier, la résidence est une des plus intéressantes à le border. Elle possède une authenticité matérielle élevée. Un crépi texturé de couleur blanchâtre recouvre une structure de bois à charpente claire. Ce type de parement se rencontre fréquemment à Iberville. Les bardeaux d’asphalte de la toiture constituent, peut-être, le recouvrement original, car ce produit fait son apparition sur le marché à cette époque. Ils imitent de manière satisfaisante les bardeaux de bois et parent plusieurs maisons de ce type. Les fenêtres à deux meneaux – autre élément typique des résidences de style Artisan – ont été préservées, comme la porte à panneaux surmontée d’une imposte vitrée. Les vignes qui croissent le long des murs renforcent le pittoresque de la résidence. Le programme de décoration se compose des remplages de bois des fenêtres et des chevrons apparents de la corniche.

Le secteur d’Iberville compte peu de luxueuses demeures d’inspiration Artisan. La maison de la 4e Rue possède une valeur patrimoniale élevée, car elle constitue un bon exemple de cottage bourgeois de l’entre-deux-guerres. Son état d’authenticité remarquable et ses dimensions la démarquent des constructions plus modestes de son environnement immédiat.