La résidence sise au 727, rue Maria-Boivin aurait été bâtie vers 1898. Il s’agit d’un exemple de ce que Yves Laframboise appelle de l’architecture vernaculaire industrielle dans son livre De la colonie française au XXe siècle. La maison au Québec. Cette architecture se caractérise par l’utilisation de plans distribués par des catalogues, de matériaux usinés et d’éléments de fabrication standardisée (portes, fenêtres, ornements). La demeure se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à deux étages, d’une toiture à deux versants droits, d’une galerie, d’un balcon et d’une grande lucarne triangulaire disposée en façade. Le plan de la maison s’inspire d’une typologie courante au XXe siècle et qui est souvent utilisée pour les grandes propriétés agricoles.

La résidence possède une excellente intégrité matérielle et formelle. Elle conserve la plupart de ses éléments originaux à l’exception de la tôle de la toiture qui a été remplacée par des bardeaux d’asphalte.Un lambris de bois recouvre une structure à charpente claire. De construction rapide et économique, cette charpente s’impose au XXe siècle pour les édifices de petites et moyennes dimensions. Les fenêtres à guillotine à châssis de bois ornées de remplages sont des éléments de fabrication standardisée. Elles sont disponibles, par exemple, dans le catalogue de O. Chalifour et constituent le modèle 13 des châssis dits anglais. La porte de bois a été préservée. Le programme décoratif des maisons vernaculaires varie en fonction des moyens et des goûts des propriétaires. Dans le présent cas, l’ornementation comprend des planches cornières, des chambranles autour des ouvertures, des volets, une frise et des aisseliers sur la galerie.

La demeure constitue un bon exemple d’architecture vernaculaire industrielle. Le programme décoratif est relativement élaboré, et il témoigne des tendances ornementales du XIXe siècle. L’intégrité matérielle et formelle est excellente et la propriété se trouve dans un parfait état de conservation.