La résidence située au 730, 3e Rue abrite des logements et aurait été construite vers 1930. Il s’agit d’un exemple de maison urbaine à toiture plate qui s’inscrit dans le courant du rationalisme. Ce type d’édifice apparaît à la fin du XIXe siècle et remplace la maison traditionnelle de faubourg en raison de sa construction simple et économique. La demeure de la 3e Rue se compose d’un corps de logis à deux étages dont le plan forme un « L » trapu, d’une toiture plate recouverte de goudron et de gravier ainsi que d’une galerie en façade. Signalons enfin le garage au parement de fausse pierre érigé à l’arrière de la maison.
Le patrimoine ouvrier souffre habituellement de l’indifférence des propriétaires et du grand public. Ainsi plusieurs résidences sont-elles lourdement remaniées, voire démolies. L’édifice de la 3e Rue a été épargné, et il possède une parfaite intégrité matérielle et formelle. Le parement de brique rouge se trouve dans un bon état. La porte à panneaux et les fenêtres à guillotine à châssis de bois ont été préservées. Le programme décoratif de ce type d’immeuble à logements se limite normalement aux éléments structuraux ou aux jeux de matériaux. Il se compose de jeux de briques aux motifs géométriques produits à l’aide de brique de couleur noire. Des linteaux et des bandeaux de pierre ornent également les fenêtres.
Le patrimoine résidentiel ouvrier se classe parmi les plus menacés. La résidence possède une bonne valeur patrimoniale , car elle n’a subi aucune altération et offre un bon exemple de maison urbaine destinée aux ouvriers. De plus, son ornementation aux motifs géométriques témoigne de l’attention portée à la construction de ses modestes habitations.