La résidence située au 830, rue Maria-Boivin aurait été bâtie vers 1915. Il s’agit d’une maison dite cubique qui renvoie à un modèle étasunien appelé Four Squares. Ce type d’habitation a été créé en 1891, et il est diffusé au Québec à partir de la fin du XIXe siècle. Le bâtiment se compose d’un corps de logis à deux étages de plan carré et d’une toiture en pavillon à faible pente surmontée par une tour carrée. À ces éléments de base de la maison cubique, s’ajoutent une galerie, une terrasse et un volume annexe.
L’addition n’est pas visible de la rue, et elle n’affecte pas la lisibilité du volume original. La demeure possède une bonne authenticité matérielle. Un parement de bardeaux de bois recouvre une structure de bois à charpente claire. De construction rapide et économique, cette charpente s’impose au XXe siècle pour les édifices de petites et moyennes dimensions. Les portes et les fenêtres ont été remplacées, mais elles respectent l’ordonnance et les dimensions des ouvertures originales. De la tôle traditionnelle recouvre la toiture. Le programme décoratif est sobre, et il comporte un élément rarissime dans le secteur d’Iberville. Il comprend des planches cornières, des chambranles autour des ouvertures, des aisseliers, des colonnes ouvragées et un garde-corps en bois. La tour carrée qui orne la toiture se rattache au style néo-italien dont le secteur d’Iberville compte peu exemples.
La résidence possède une bonne valeur patrimoniale, car elle constitue un exemple de la polyvalence de la maison cubique. Elle comporte une tour carrée, seul le manoir Christie possède une tour similaire, bien qu’il n’adopte pas non plus le style néo-italien.