La résidence sise au 913, boulevard Saint-Luc aurait été bâtie vers 1935 pour une famille modeste de Saint-Luc. Elle s’élève sur une des plus anciennes concessions de Saint-Luc dont le premier propriétaire fut Pierre Brousseau en 1753. Son architecture simple s’inspire du cottage à versants droits du siècle précédent, et elle s’apparente également aux maisons de colonisations dont le gouvernement québécois fait la promotion dans les années 1930. La demeure se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à un étage et demi, d’une toiture à deux versants droits et d’une galerie en façade.
Dans son ensemble, la résidence conserve une parfaite intégrité formelle et une bonne authenticité matérielle. Un parement de planches de bois verticales recouvre une structure à charpente claire. Les parements de planches verticales sont rarissimes au XXe siècle, à l’exception des maisons de colonisation. La toiture est recouverte de tôle peinte en rouge. La demeure a été surhaussée sur un solage de béton. Ce type de résidence est habituellement construit au niveau du sol sur un solage de pierre ou sur des pieux de cèdre. Les fenêtres à battants à grands carreaux ont été préservées, alors que la porte a été remplacée pour une autre de facture contemporaine. Le programme décoratif de ce type d’habitation contient des chambranles autour des ouvertures.
Il s’agit d’un bon exemple d’adaptation de modèles architecturaux du XIXe siècle au répertoire vernaculaire du siècle suivant. De plus, la demeure est un des rares cas de maison de colonisation dans le secteur. Son architecture rappelle les habitations simples qui se construisent dans les régions récemment ouvertes à la colonisation au XXe siècle comme l’Abitibi ou le pourtour du Lac-Saint-Jean. Elle conserve une bonne intégrité matérielle.