Le bâtiment situé au 55, 5e Avenue a été construit en 1936 pour servir de bureau d’enregistrement mais aussi de salle de session pour le comté et de cour de circuit. Au commencement des années 1930, le bureau d’enregistrement se déplace d’un endroit à l’autre. La ville désire se doter d’un édifice permanent, et elle cherche à renforcer son centre civique – hôtel de ville, caserne de pompier et de police, bureau de poste – situé à l’entrée du pont Gouin. Au début du siècle, la ville avait cédé le lot 203 au gouvernement fédéral pour la construction d’un bureau de poste. En 1935, une partie du terrain demeure vacante et la ville demande au gouvernement de lui rétrocéder afin d’y construire le bureau d’enregistrement.
Le bureau d’enregistrement s’inscrit dans le courant architectural appelé rationalisme. Il occupe une parcelle de dimensions réduites située à l’angle de la 5e Avenue et de la rue Maria-Boivin. L’architecte opte pour un plan rectangulaire et dispose l’entrée du bureau à l’angle des rues. La façade de la rue Maria-Boivin possède deux travées de plus. Une coupole supporte un drapeau au-dessus de l’entrée. Le bâtiment se compose d’un soubassement sans relief que seule la différence de parement distingue, d’un étage et d’une couverture plate. L’architecte rythme les élévations au moyen de piliers de brique qui forment des travées régulières et qui soulignent la structure interne de l’édifice. Chaque travée comporte une fenêtre verticale à charnière qui remplace les fenêtres à guillotine.
Comme dans beaucoup d’édifices de cette époque, le programme décoratif se limite à l’entrée et aux éléments structuraux dont les piliers. Trois bandeaux de briques et un jeu de briques qui imitent une corniche à modillons soulignent le haut des murs. Une corniche de cuivre reprend le rythme des travées et donne l’illusion d’une toiture à profil. L’entrée est soulignée par un escalier de pierre, un chambranle de pierre et une inscription qui la surmonte.
Le bureau d’enregistrement possède une intégrité matérielle supérieure en dépit du remplacement des fenêtres et de la porte. Au niveau de l’intégrité formelle, l’édifice n’a subi aucune transformation. Ce bâtiment possède également une grande valeur historique, car il est un des derniers témoins – avec le bureau de poste – du centre civique qui s’élevait à proximité du pont Gouin dans les années 1940.
Caractéristiques
Usage: Institutionnel
Style: Rationalisme
Année de construction: 1936
Sources
LABELLE, Yvonne. En notre région (monographie d’Iberville). Saint-Jean-sur-Richelieu, s.m.e., 1968.