L’immeuble situé au 165, rue Saint-Paul aurait été construit entre 1905 et 1910 pour servir de bureau à l’administration de l’usine Singer. Son ornementation raffinée et la symétrie de sa façade rattachent ce bâtiment au style Second Empire qui connaît une grande popularité pour les édifices publics à la fin du XIXe siècle et au début du siècle suivant. L’immeuble se compose d’un corps de bâtiment de plan carré à deux étages, d’une toiture en croupe au sommet tronqué ainsi que de chatières circulaires disposées en façade.

Malgré sa conversion en imprimerie, le bureau de la compagnie Singer a subi un nombre limité d’altérations matérielles ou formelles. Il constitue un exemple de réutilisation harmonieuse d’édifices anciens pour des usages contemporains. L’immeuble repose sur un solage de pierre et possède un parement de brique. Des bardeaux d’asphalte remplacent le recouvrement ancien. Les portes de bois surmontées d’impostes ainsi que les fenêtres à guillotine ont été remplacées, mais elles respectent l’ordonnance régulière et les dimensions des anciennes ouvertures. La façade qui est parfaitement symétrique se compose d’une porte centrale flanquée de trois baies de part et d’autre. Le programme décoratif des édifices Second Empire se veut élaboré. Il comprend un chambranle de pierre autour de l’entrée principale ainsi que des linteaux de pierre au-dessus des fenêtres. Un bandeau de pierre souligne le passage entre les étages. À l’étage, des pilastres de brique rythment la façade et la divise en sept travées. Enfin, une corniche moulurée et à modillons ornent le haut des murs.

L’ancien bureau de la compagnie Singer possède une valeur patrimoniale élevée qui tient à ses qualités formelles et à son histoire. Il s’agit d’un bon exemple d’architecture publique de style Second Empire. Le bâtiment a subi peu d’altérations et compte une excellente intégrité matérielle et formelle. Des interventions mineures – remplacement de la porte et des bardeaux d’asphalte par des matériaux plus traditionnels – pourraient améliorer le potentiel du vieux bureau de la rue Saint-Paul. Par ailleurs, le bureau évoque la présence de la compagnie Singer à Saint-Jean au XXe siècle et son rôle dans l’économie locale.