La cathédrale Saint-Jean l’Évangéliste représente l’une des constructions les plus monumentales de Saint-Jean. Pour cela, le destin d’une petite église a dû passer par une reconstruction et quelques modifications avant que celle-ci ne devienne cathédrale.
La première église, construite en 1827-1828 par les entrepreneurs Benjamin Holmes et Joseph Doyon. Construite en pierre des champs, sa façade donnait à l’origine sur la rue Jacques-Cartier. Parce que cette dernière ne possédait plus un espace d’accueil suffisamment grand, on entreprit, en 1866, de la reconstruire plutôt que de l’agrandir. Toutefois, une partie de la première église fut conservée, soit la façade et une partie des murs de la nef, qui devaient servir au chœur et à la sacristie de la nouvelle église. On fit appel à l’architecte Victor Bourgeau pour en dresser les plans. Outre ses dimensions plus imposantes, la nouvelle construction se distingue de l’ancienne par l’orientation de sa façade, laquelle a été établie sur la rue de Longueuil plutôt que sur la rue Jacques-Cartier. De plan en croix latine, la nouvelle église Saint-Jean l’Évangéliste a été construite en pierre de taille, ajoutant à sa monumentalité. Les travaux de maçonnerie furent réalisés par John McNeil tandis que les travaux de la charpente et la menuiserie furent exécutés par Félix Côté. De facture néoclassique anglaise, cette église fut inaugurée le 29 juillet 1866.
Toutefois, l’église que l’on peut admirer aujourd’hui, et particulièrement sa façade avant, est le résultat de travaux de rénovations effectués en 1923-1924. En effet, des travaux réalisés par l’architecte Joseph Bernier, de la firme Bernier et Despaties, ont laissé à l’église Saint-Jean l’Évangéliste une nouvelle façade dans le style Beaux-Arts, où le vocabulaire classique est utilisé à profusion : fenêtres en œil-de-bœuf, arcs en plein cintre, corniche à modillons, rosaces et colonnes à chapiteau corinthiens. Aussi, le clocher principal a été refait, inspiré de l’architecture romane, tandis que des clochers latéraux ont été ajoutés de part et d’autre.
Dix ans après les derniers travaux effectués à l’église, soit en 1934, cette dernière est devenue la cathédrale Saint-Jean l’Évangéliste lors de la création du diocèse de Saint-Jean. Depuis, elle a été bien conservée et n’a pas connu d’autres modifications majeures à son architecture. Ce qui est intéressant, c’est qu’encore aujourd’hui, il est facile de lire la présence de la première église dans l’architecture de celle qui est actuellement en place. D’abord, la maçonnerie permet une distinction rapide, la première église étant en pierre des champs tandis que la deuxième est en pierre de taille. Toutefois, le signe le plus évident est l’ancienne façade de l’église qui a été conservée et qui donne sur la rue Jacques-Cartier. On distingue l’emplacement du portail central et des deux entrées latérales qui donnaient accès au premier lieu de culte.
L’histoire de l’église Saint-Jean l’Évangéliste, devenue cathédrale, est intéressante tant du point de vue paroissial qu’architectural. La contribution de personnalités connues et talentueuses à l’architecture, avec Victor Bourgeau, ou à la peinture, avec le tableau patronymique réalisé par Napoléon Bourassa, contribuent à l’intérêt de ce lieu de culte et à sa mise en valeur.
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Cathédrale Saint-Jean-l’Évangéliste
Adresse : 215 Longueuil, rue Saint-Jean-sur-Richelieu (Saint-Jean)
Source : LANCIAULT, Michel. Découvrons Saint-Jean, ville historique. Publication du centre de documentation, ministère des Affaires culturelles, dossier no 34, 1978.TANGUAY, Roch et Jean-Yves THÉBERGE. …À Pied dans le Vieux Saint-Jean. Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditions Mille Roches, 1978.SIGNORI, Monique et Maurice LAFOREST. Une église, une cathédrale. Saint-Jean L’Évangélsite. Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditions Mille Roches, 1980.SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU HAUT-RICHELIEU. Circuit patrimonial. Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Saint-Jean-sur-Richelieu, s.n., 2000.
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