L’édifice sis au 290, 5e Avenue a été construit en 1861 pour abriter le Palais de justice d’Iberville. Dès 1857, les autorités municipales désirent l’érection d’un palais de justice, mais elles ne s’entendent pas sur le choix du site. Les discussions reprennent en 1860 et conduisent à l’achat d’un terrain situé entre la 4e et la 5e Avenue. Les travaux débutent l’année suivante, et l’entrepreneur John Pearson livre le bâtiment en octobre. Dessiné par les architectes Frederick Lawson et James Nelson, le Palais de justice s’inscrit dans le courant dit palladien, bien qu’il ait été construit en 1861. Il se compose d’un corps de bâtiment de deux étages de plan rectangulaire, d’un soubassement de pierre, d’un porche, d’une toiture à croupe, d’une avancée centrale terminée par un fronton et d’un clocheton.
En 1927, la commission scolaire achète l’édifice dans le but de le convertir en école. Quatre religieuses de la congrégation Notre-Dame arrivent à Iberville en 1928 afin de gérer l’école qui prend le nom de Notre-Dame-de-Lourdes. À l’été 1938, l’architecte J.E. Benoît de Saint-Jean-sur-Richelieu procède au surhaussement du bâtiment. La toiture originale – avec son fronton et son clocheton – a été préservée lors des travaux.
Malgré son âge et sa conversion, l’édifice conserve une excellente intégrité matérielle. En revanche, il a été agrandi à plusieurs reprises entre 1930 et 1960 afin d’accueillir un nombre toujours croissant d’élèves. Néanmoins, le volume original demeure lisible. La brique rouge sert à la fois de parement et de technique constructive. Relativement rare et ancien, ce type de structure se remarque à l’insertion de rangs de briques posées en boutisse dans l’appareillage. De la tôle à baguettes recouvre la toiture. Les portes et les fenêtres ont été remplacées, mais elles respectent l’ordonnance régulière et les dimensions des ouvertures en arc en plein cintre. Les fenêtres sont disposées de manière symétrique de part et d’autre de la porte. Une grande baie dite palladienne surmonte l’entrée. Le programme décoratif est relativement élaboré. Il se compose de chambranles en pierre autour des ouvertures, de bandeaux de pierre, d’un grand fronton triangulaire qui couronne l’avancée centrale et d’une croix qui surmonte le clocheton.
L’immeuble de la 5e Avenue possède une valeur patrimoniale élevée. Il conserve une excellente intégrité matérielle, et il constitue le plus vieil édifice institutionnel du secteur d’Iberville. Il évoque une partie de l’histoire judiciaire et scolaire d’Iberville. Le surhaussement s’intègre parfaitement à l’édifice existant, et les additions n’affectent pas la lisibilité du volume original. En ce qui a trait à la technique constructive, il s’agit de la plus vieille structure à murs porteurs de briques de cette dimension à Iberville.