La résidence sise au 126, rue Saint-Charles aurait été bâtie en 1869 pour le notaire Félix-Gabriel Marchand qui deviendra premier ministre de la province par la suite. Le volume carré et la toiture brisée rattachent cette demeure au style Second Empire. Ce style s’inspire des édifices publics construits en France sous le règne de Napoléon III, et il connaît une certaine vogue aux Etats-Unis et au Canada. En Amérique, il est aussi connu sous le nom de French Cottage ou French Mansard. La maison se compose d’un corps de logis de plan carré à deux étages, d’une toiture mansardée à quatre eaux, de lucarnes à fronton arrondi, d’un porche ainsi que d’une galerie.

La maison de la rue Saint-Charles appartient à un ensemble de résidences cossues érigées à la fin du XIXe siècle pour la bourgeoisie locale. Elle conserve tous ses éléments originaux ce qui lui confère une excellente intégrité matérielle et formelle. Elle repose sur un solage de pierre et possède une structure de brique recouverte par un parement de brique. Cette technique constructive – mur porteur de brique – disparaît à la fin du XIXe siècle. De la tôle traditionnelle recouvre la toiture. La porte de bois avec imposte ainsi que les fenêtres à battants ont été préservées. Le programme décoratif de cette demeure Second Empire puise au répertoire classique. Il comprend des plates-bandes des briques posées en soldat au-dessus des ouvertures en arc surbaissé, des colonnes ouvragées, des volets ainsi qu’une corniche moulurée qui couronne les murs.

La maison Félix-Gabriel-Marchand possède une valeur patrimoniale élevée qui réside à la fois dans son histoire et dans son architecture. Elle a été bâtie pour Marchand qui y habite pendant 28 ans. Il s’agit d’un bon exemple d’architecture résidentielle Second Empire dans le secteur de Saint-Jean. La propriété conserve ses traits distinctifs comme sa toiture, mais aussi une parfaite authenticité matérielle.