L’église Wesleyan a été bâtie en 1841 pour la communauté méthodiste de Saint-Jean selon les plans de l’architecte new-yorkais John Wells. Au moment de sa construction, le corps de bâtiment adopte un plan pratiquement carré. Par la suite, la nef sera allongée de plusieurs mètres. Au début des années 1920, plusieurs dénominations religieuses se regroupent pour former l’Église Unie du Canada. Le vieux temple de la rue Longueuil devient alors l’église unie Saint-Jean en 1925. Le grand fronton et l’ordonnance régulière des baies rattachent l’église au style néoclassique. Ce courant connaît une grande popularité à Saint-Jean où la plupart des édifices anciens du centre historique adoptent l’architecture néoclassique. L’église se compose d’une nef unique de plan rectangulaire à un étage au pignon tourné vers la rue, d’une toiture à deux versants droits, d’un porche, d’un chevet plat ainsi que d’un escalier.

Dans son ensemble, l’église Saint-Jean comporte très peu de modifications et compte une excellente intégrité matérielle et formelle. Le bâtiment repose sur un solage de pierre, et il possède une structure de brique rouge-orangé laissée apparente qui compte plusieurs rangs d’épaisseur. Cette technique constructive disparaît à la fin du XIXe siècle, et elle se remarque à l’insertion de rangs de briques posées en boutisse dans l’appareillage. Parfaitement symétrique, la façade comporte une entrée centrale flanquée de longues fenêtres à arc en plein cintre. Une petite fenêtre à arc en plein cintre surmonte l’entrée alors que le pignon se termine comme un fronton triangulaire. Les façades latérales sont percées d’une série de longues baies à arc en plein cintre à l’ordonnance régulière. Le programme décoratif des édifices de facture classique comprend des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures, d’une pierre de date disposée au centre du fronton et d’une corniche moulurée.

L’église unie Saint-Jean possède une valeur patrimoniale supérieure qui tient à son ancienneté, à sa position centrale et à ses qualités formelles. Elle est une des plus vieilles de Saint-Jean et constitue un bon exemple de l’influence du courant néoclassique sur la construction religieuse dans la première moitié du XIXe siècle. Le temple occupe une position centrale au cœur du Vieux Saint-Jean à proximité de la caserne de pompier, de l’édifice Place du marché et de l’hôtel de ville. De plus, il possède une excellente intégrité matérielle et formelle. Signalons en terminant que l’architecte – John Wells – est un praticien de renom qui réalise quelques œuvres célèbres dont l’édifice de la Banque de Montréal situé à la Place d’Armes à Montréal.