Ici, mais déjà si loin, par Annick Nabot

Titre de l’œuvre : Ici, mais déjà si loin…

 Artiste : Annick Nabot

Technique : sculpture sur verre de cristal

Dimensions : 17 po x 22 po x 9 po

Année de production : 2019

 

UN PEU PLUS SUR L’ŒUVRE : Cette pièce est un appel au voyage, à l’ailleurs …ces oiseaux migrateurs visitent chaque année Saint-Jean-sur-Richelieu. Cela nous parle beaucoup et pour plusieurs raisons : leur passage deux fois dans l’année sont des marqueurs du temps tout comme la rivière qui défile emportant chacune des secondes qui nous sont imparties. Ces oiseaux sont annonciateurs d’un renouveau avec toutes les promesses du printemps, mais aussi de l’approche du froid, de l’hiver; de l’introspection.

Par leur détermination indéfectible (alors que notre environnement se dégrade), ces oies trouvent toujours repos sur nos eaux et nourriture dans nos champs. Les oies sauvages, par leur nombre impressionnant, nous parlent d’un temps non révolu; de la force de la nature qui, bien qu’essoufflée n’a pas encore abdiqué. Ces grands migrateurs demeurent de précieux repères alors que bien d’autres niches écologiques périclitent.

De plus, en ces temps de confinement peu enclins aux voyages, demeure le voyage intérieur de chacun de nous. Nos idées, nos rêves migrent et parfois, alors que nous les oublions, les remettions à plus tard: nous reviennent, nous rappellent à l’ordre. Il nous faut alors nous y atteler, partir nous aussi vers d’autres rives sans quoi, les rêves, aspirations et créations emportés par le courant de la vie s’effaceront. Notre transformation s’opère durant le voyage plus que dans la destination.

Les oies migrent pour procréer… simplement au nom d’un avenir: de la vie.
Quel que soit notre domaine d’activité, notre expertise: chacun de nous ayons le courage et la force du voyage, de migrer vers d’autres horizons, d’autres avenues, modes de production, de consommation, de création….Soyons migrateurs: porteurs de rêves, d’avenir et de solutions….

  

ET SUR L’ARTISTE : Annick Nabot est une artiste d’origine française vivant au Québec depuis plusieurs années. Elle est diplômée en tapisserie haute lisse de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. En arrivant à Montréal, elle a compris qu’elle ne pourrait pas vivre de la tapisserie seulement, ce qui l’a conduite à faire des études en vitrail au Centre des métiers du verre du Québec à Montréal. Le résultat, Annick Nabot est une artiste qui maîtrise plusieurs formes de verre : le vitrail, la baguette de plomb, les lampes à panneaux, la fusion, le thermoformage, la pâte de verre ou même les perles au chalumeau. Elle n’a toutefois pas abandonné les textiles et continue de produire des articles en laine et d’explorer les nouvelles possibilités qu’offre le textile.

 Madame Nabot a choisi le verre comme médium pour sa transparence; pour elle, c’est le seul matériau qui comporte une âme, un intérieur qui répond à sa quête, dit-elle, de « se laisser toucher, donner corps au sentiment, à l’émotion, à l’intuition. » Elle trouve que nous vivons une époque de remise en question des valeurs et fait elle aussi partie de ce mouvement de réévaluation. « Mes amours, mes révoltes, mes peurs et mes espoirs sont là : je retourne cette énergie grâce au verre. Mes créations sont mon chant, ma danse : mon âme s’y matérialise. »