La résidence sise au 15, rue Frontenac aurait été bâtie vers 1820. La composition symétrique de sa façade et ses grands frontons des façades latérales rattachent cette demeure au courant néoclassique. Ce courant qui couvre l’ensemble du XIXe siècle tire ses origines de modes venues des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. La région de Saint-Jean comporte une population anglophone importante qui accueille favorablement ces modes. La maison se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à deux étages et demi, d’une toiture à deux versants droits, d’une galerie, d’un balcon, d’un oriel et d’une véranda.
Au fil des ans, la propriété de la rue Frontenac a subi plusieurs transformations. L’intégrité matérielle de la résidence reste élevée. Le bâtiment repose sur un solage de pierre, et il possède une structure de brique rouge laissée apparente qui compte plusieurs rangs d’épaisseur. Cette technique constructive disparaît à la fin du XIXe siècle, et elle se remarque à l’insertion de rangs de briques posées en boutisse dans l’appareillage. La toiture est recouverte de tôle profilée qui constitue une alternative intéressante aux bardeaux d’asphalte. La porte à panneaux et certaines fenêtres à guillotine ont été préservées. Le programme décoratif des propriétés d’inspiration néoclassique se veut sobre. Il comprend des frontons sur les façades latérales, des linteaux de pierre au-dessus des ouvertures, une corniche moulurée ainsi que des pilastres de brique qui encadrent la façade.
Dans son état actuel, la propriété possède une certaine valeur patrimoniale . Elle se classe parmi les plus vieux bâtiments de Saint-Jean et constitue un bon exemple d’architecture néoclassique de brique.