Le grand incendie de 1876 détruit la rue Richelieu ainsi que le côté est de la rue Champlain. Les autorités municipales et les marchands confient aux architectes de Montréal Resther & Roy la reconstruction des édifices de la rue Richelieu. Les architectes proposent un alignement continu d’édifices commerciaux qui forment des suites auxquelles on attribue des noms. Le rez-de-chaussée des suites se compose de magasins aux grandes vitrines commerciales surmontées par des auvents amovibles de toiles rayées alors que les étages abritent des logements. La suite sise au 182-190, rue Richelieu aurait été bâtie après 1876 et abrite trois magasins. L’édifice s’inscrit dans le courant architectural rationalisme. Ce courant propose des bâtiments à la volumétrie simple de construction rapide qui servent fréquemment d’édifices commerciaux. L’immeuble se compose d’un corps de bâtiment de plan rectangulaire à trois étages, d’une toiture mansardée, de lucarnes à fronton arrondi ainsi que de murs coupe-feu.
A l’étage, la façade a subi un nombre limité de transformations. L’édifice possède une structure de brique laissée apparente qui compte plusieurs rangs d’épaisseur. Cette technique constructive disparaît à la fin du XIXe siècle, et elle se remarque à l’insertion de rangs de briques posées en boutisse dans l’appareillage. Les fenêtres ont été changées, mais elles respectent l’ordonnance et les dimensions des ouvertures originales. La toiture conserve son recouvrement de tôle en plaques. Le programme décoration est relativement élaboré. Il comprend une corniche à modillons et à consoles, un fronton central qui couronne la toiture ainsi que des frontons arrondis au-dessus des fenêtres.