La résidence sise au 185, 2e Avenue aurait été construite vers 1929. Son architecture s’apparente au courant appelé rationalisme. Ce courant propose une simplification des formes et une rationalisation de la construction afin de produire un type d’habitation économique et rapide à ériger. La demeure de la 2e Avenue se compose d’un corps de logis à deux étages dont le plan forme un « L » trapu, d’une toiture plate, d’un parapet qui prolonge le mur au-delà du toit, d’une galerie et d’un balcon.

Plusieurs éléments standards entrent dans la construction de ce type d’édifice afin d’en réduire les coûts. Les fenêtres à battants à grands carreaux surmontées d’impostes vitrées sont de facture artisanale alors que les baies à guillotine sont de fabrication standardisée. La maison conserve sa porte à panneaux. Un parement de brique recouvre une structure de bois à charpente claire. L’emploi de ce type de charpente, aussi appelé Baloon Frame, se généralise au début du XXe siècle. Le programme décoratif comporte des éléments intéressants. Il comprend d’abord des linteaux en fausse pierre au motif de fleur de lys. Un élégant remplage orne plusieurs fenêtres du rez-de-chaussée. Un bandeau de briques et une pierre de date soulignent le parapet. La galerie compte des piliers jumelés à chapiteaux.

Dans son ensemble, l’édifice possède une excellente intégrité matérielle et formelle. Aucune addition ne nuit à la lisibilité du volume qui conserve toute sa simplicité originale. La résidence évoque l’architecture simple qui se développe au commencement du XXe siècle en réaction à l’éclectisme et dans le but d’obtenir des constructions économiques pour la classe moyenne et ouvrière.