Le grand incendie de 1876 détruit la rue Richelieu ainsi que le côté est de la rue Champlain. Les autorités municipales et les marchands confient aux architectes de Montréal Resther & Roy la reconstruction des édifices de la rue Richelieu. Les architectes proposent un alignement continu d’édifices commerciaux qui forment des suites auxquelles on attribue des noms. Le rez-de-chaussée des suites se compose de magasins aux grandes vitrines commerciales surmontées par des auvents amovibles de toiles rayées alors que les étages abritent des logements. L’immeuble sis au 179-185, rue Richelieu aurait été bâti après 1876 et abrite trois magasins. L’édifice s’inscrit dans le courant architectural rationalisme. Ce courant propose des bâtiments à la volumétrie simple de construction rapide qui servent fréquemment d’édifices commerciaux. L’immeuble se compose d’un corps de bâtiment de plan rectangulaire à trois étages, d’une toiture plate ainsi que d’un fronton arrondi qui couronne la section centrale de la suite qui est légèrement en saillie. La section centrale compte quatre travées et les sections latérales trois.
Aux étages, la façade a subi un nombre limité de transformations. Elle conserve son parement de brique ainsi que ses fenêtres à guillotine à châssis de bois. Le programme décoratif se concentre sur le couronnement. Il comprend une corniche à modillons et à caissons, un grand fronton arrondi ainsi que de petits frontons disposés au-dessus des fenêtres. Les façades commerciales comptent des boiseries à caissons et une corniche à modillons.
L’immeuble de la rue Richelieu possède une bonne valeur patrimoniale. Il s’agit d’un excellent exemple de réaménagement de rez-de-chaussée commercial qui respecte l’âge, l’unité et le style de l’édifice.