La résidence située au 195-199, 8e Avenue aurait été construite à la fin du XIXe siècle ou au début du siècle suivant. La volumétrie dépouillée rattache cet édifice au courant architectural appelé rationalisme. Ce courant préconise une simplification des méthodes de construction et l’utilisation d’éléments de fabrication standardisée pour l’obtention de bâtiments économiques. L’édifice se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à deux étages, de deux avant-corps à un étage disposé de part et d’autre du corps du logis, d’une toiture plate, d’une galerie, d’un balcon et de porches.
Le patrimoine ouvrier se classe parmi les plus menacés, car il ne jouit pas de la faveur du public et des pouvoirs municipaux. Néanmoins, l’immeuble à logements de la 8e avenue conserve la plupart de ses éléments originaux. Un parement de brique peinte en brun recouvre une structure de bois. Les portes à panneaux et les fenêtres à guillotine à châssis de bois ont été préservées. La toiture des porches latéraux est recouverte de tôle pincée. Le programme décoratif se réduit à des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures et à des corniches moulurées.
La valeur patrimoniale de ce bâtiment réside moins dans ses qualités formelles que dans sa capacité à évoquer l’architecture de l’habitation ouvrière qui se développe au tournant du XXe siècle. On opte alors pour une architecture simple et dépouillée bien adaptée à sa destination.
