La résidence sise au 260, rue Champlain aurait été bâtie vers 1892. L’ornementation élaborée de cette demeure qui combine des éléments stylistiques de provenances diverses rattache ce bâtiment au courant appelé éclectisme victorien. Ce courant apparaît vers 1860 et fait la synthèse d’apports stylistiques variés comme le classicisme, le gothique et le néo-Queen Anne. La maison se compose d’un corps de logis de plan carré à deux étages et demi, d’une haute toiture à croupe, d’un grand fronton qui perce le versant avant de la toiture, d’un balcon, d’une galerie et d’un volume annexe.

L’addition s’insère entre le corps de logis et l’édifice voisin et adopte un parti architectural similaire en ce qui a trait au parement et la décoration. Dans son ensemble, la maison possède une excellente authenticité matérielle et conserve la plupart de ses éléments originaux. Le bâtiment repose sur un solage de pierre, et il possède une structure de brique rouge-orangé laissée apparente qui compte plusieurs rangs d’épaisseur. Cette technique constructive disparaît à la fin du XIXe siècle, et elle se remarque à l’insertion de rangs de briques posées en boutisse dans l’appareillage. En façade, la structure a été recouverte d’un parement de brique. Les portes à panneaux surmontées d’impostes ainsi que les fenêtres à guillotine ont été préservées. En revanche, la toiture a perdu son recouvrement de tôle au profit d’une couverture de bardeaux d’asphalte. Le programme décoratif est relativement élaboré et puise à la fois au répertoire victorien et classique. Il comprend une large corniche à modillons et à consoles ainsi que de fines boiseries dans les frontons qui se rattachent au courant victorien. Les garde-corps aux balustres tournés ainsi que les chambranles autour des portes puisent au vocabulaire classique. L’ornementation compte également des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures à arc surbaissé.

La propriété de la rue Champlain possède une valeur patrimoniale moyenne. Il s’agit d’un bon exemple d’éclectisme victorien qui se situe dans l’ornementation, car le plan est régulier. La partie annexe est bien intégrée au corps de logis principal.