La résidence sise au 692-694, boulevard Saint-Luc aurait été bâtie vers 1924 bien qu’elle adopte une typologie propre au dernier quart du XIXe siècle. Il s’agit d’une maison à mansarde. Ce type de résidence se reconnaît à son carré massif ainsi qu’à sa toiture brisée et dérive de l’architecture Second Empire. Diffusé au Québec au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, ce courant touche autant l’architecture institutionnelle, publique et résidentielle. La propriété se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire à deux étages, d’une toiture à mansarde, de lucarnes à fronton triangulaire, d’une galerie disposée en façade, d’une entrée secondaire à l’étage sur la façade latérale gauche et d’un volume annexe.

Un parement de fibre de bois pressé remplace le lambris de bois. Les portes et les fenêtres ont été changées, mais elles respectent l’ordonnance et les dimensions des ouvertures. Des bardeaux d’asphalte recouvrent le terrasson de la toiture, alors que le brisis conserve ses tuiles d’ardoise peintes de couleur noire. Il s’agit du seul cas d’utilisation de tuiles d’ardoise dans la région de Saint-Luc. Cette matière dispendieuse n’est habituellement pas utilisée pour les habitations rurales à la fin du XIXe siècle ou au début du siècle suivant. La maison repose sur un solage de béton. Les altérations matérielles affectent le programme décoratif dont il ne subsiste que des traces en ce qui a trait aux lucarnes. Elles sont ornées de montants sculptés, de frontons triangulaires et d’épis.