La résidence sise au 829-831, rue Honoré-Mercier aurait été bâtie vers 1907. Il s’agit d’un exemple de ce que Yves Laframboise appelle de l’architecture vernaculaire industrielle dans son livre De la colonie française au XXe siècle. La maison au Québec. Cette architecture se caractérise par l’utilisation de plans distribués par des catalogues, de matériaux usinés et d’éléments de fabrication standardisée (portes, fenêtres, ornements). L’influence du courant néo-Queen Anne se ressent en ce qui a trait au plan en « L » et au grand pignon tourné vers la rue. La demeure se compose d’un corps de logis à un étage et demi qui possède un avant-corps sur la façade latérale gauche, d’une toiture à deux versants droits, d’un perron, d’un balcon, d’une véranda et d’une lucarne continue en appentis.

L’intégrité matérielle et formelle de la maison est excellente. Un lambris de bois recouvre une structure à charpente claire. De construction rapide et économique, cette charpente s’impose au XXe siècle pour les édifices de petites et moyennes dimensions. Les fenêtres à guillotine à grands carreaux sont des éléments de fabrication standardisée. Elles sont disponibles, par exemple, dans le catalogue de O. Chalifour et constituent le modèle 2 des châssis dits anglais. En plus des baies, la résidence conserve ses portes à panneaux et sa toiture en tôle à baguettes. Elle repose sur un solage de pierre. Le programme décoratif se limite aux éléments importants de la construction en bois. Les chambranles et les planches cornières servent à éviter les infiltrations d’eau dans le parement et ajoutent une touche de noblesse à la demeure. En revanche, les retours de corniche sont purement décoratifs.

La maison conserve une excellente intégrité matérielle et formelle qui lui assure une bonne valeur patrimoniale. La résidence constitue un bon exemple de la qualité de l’architecture vernaculaire au début du XXe siècle.