Le bâtiment sis au 194-196, rue Jacques-Cartier-Nord aurait été construit vers 1877 pour servir de bureau au notaire Félix-Gabriel Marchand. La famille des notaires Deland acquiert l’immeuble en 1897, et il conserve sa vocation d’étude de notaire. L’édifice s’inscrit dans le courant architectural appelé rationalisme. Ce courant propose des bâtiments à la volumétrie simple – volume carré et toit plat – qui servent fréquemment d’édifices commerciaux. L’immeuble se compose d’un corps de bâtiment de plan rectangulaire à deux étages et d’une toiture plate. La façade se divise en trois travées étroites : les travées latérales servent d’entrée alors que la travée centrale est percée de fenêtres.

Aucune addition ne nuit à la lisibilité du volume original ce qui confère une excellente intégrité formelle au bâtiment. L’immeuble conserve son parement de brique qui recouvre une structure de murs porteurs en brique. Il repose sur un solage de pierre. Les portes surmontées d’impostes ainsi que les fenêtres ont été remplacées. Murée pendant plusieurs années, la fenêtre centrale de l’étage a été réinstallée lors de récents travaux. Le programme décoratif des édifices rationalistes varie en fonction des goûts des propriétaires. Dans le présent cas, il se compose de plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures à arc surbaissé au rez-de-chaussée ainsi que de frontons de brique installés au-dessus des ouvertures de l’étage. La trace des frontons est visible, mais ils ont été enlevés. Une corniche à modillons soutenue par de grosses consoles et interrompue par un fronton cintré percé d’un oculus orne le couronnement. Trois pilastres de brique délimitent les travées et se rejoignent au sommet de la façade pour former des arcs surbaissés.

Le bâtiment de la rue Jacques-Cartier possède une bonne valeur patrimoniale qui tient à la fois à ses qualités formelles et à son histoire. Il s’agit d’un exemple relativement ancien d’édifice à bureaux d’inspiration rationaliste dont le programme décoratif est d’une grande richesse. Il possède une excellente intégrité formelle et une bonne authenticité matérielle. De plus, l’édifice abrite une étude de notaire depuis sa construction. Félix-Gabriel Marchand – personnage important de Saint-Jean – y a ses bureaux pendant une vingtaine d’années.