Le grand incendie de 1876 détruit la rue Richelieu ainsi que le côté est de la rue Champlain. Les autorités municipales et les marchands confient aux architectes de Montréal Resther & Roy la reconstruction des édifices de la rue Richelieu. Les architectes proposent un alignement continu d’édifices commerciaux qui forment des suites auxquelles on attribue des noms. Le rez-de-chaussée des suites se compose de magasins aux grandes vitrines commerciales surmontées par des auvents amovibles de toiles rayées alors que les étages abritent des logements. La suite sise au 230-232, rue Richelieu aurait été bâtie après 1876 et abrite un restaurant. L’édifice s’inscrit dans le courant architectural rationalisme. Ce courant propose des bâtiments à la volumétrie simple de construction rapide qui servent fréquemment d’édifices commerciaux. L’immeuble se compose d’un corps de bâtiment de plan rectangulaire à trois étages, d’une toiture plate ainsi que d’une galerie couverte.

L’édifice possède un parement de brique. Il est probable que la galerie ait été construite après le corps de logis, et que la porte ait été ajoutée à ce moment. Les fenêtres ont été changées, mais elles respectent l’ordonnance et les dimensions des ouvertures originales. Le programme décoratif est relativement sobre. Il comprend une corniche moulurée à modillons ainsi que des plates-bandes de briques posées en soldat au-dessus des ouvertures à arc surbaissé.